1Rejet des eaux contaminées de Fukushima : Pourquoi et quels sont les risques pour la santé ?

Fukushima: L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a approuvé mardi 4 juillet le rejet dans l’océan des eaux contaminées par la catastrophe nucléaire de Fukushima. L’annonce a provoqué de nombreuses inquiétudes.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a approuvé mardi 4 juillet le rejet dans l’océan des eaux contaminées par la catastrophe nucléaire de Fukushima. L’annonce a provoqué de nombreuses inquiétudes. 

100 000 litres d’eau contaminée sont produits chaque jour à Fukushima depuis la catastrophe nucléaire de mars 2011. Cette consommation est essentielle au refroidissement des cœurs des réacteurs entrés en fusion la même année. Le problème, c’est que 1,33 million de tonnes d’eau sont aujourd’hui stockés sur le site de la centrale qui arrive à saturation.

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Fukushima

Pour soulager les cuves, le gouvernement japonais et la Société de l’électricité de Tokyo (Tepco) souhaitent rejeter cette eau en mer à travers un tunnel sous-marin d’un kilomètre de long, avec un filtre au bout. Le projet a été validé le 4 juillet par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les rejets devraient démarrer au mois d’août. Cette échéance proche inquiète la communauté internationale qui craint des conséquences sur la biodiversité et la santé.

« L’AIEA a conclu que la démarche et les activités de rejet de l’eau traitée (…) satisfont aux normes de sûreté internationales pertinentes », assure l’AIEA dans son rapport. Il explique aussi que les rejets auront un impact radiologique négligeable sur la population et l’environnement.

M. Grossi, le président de l’autorité, a déclaré que le rapport était le fruit de près de deux ans de travaux par une équipe de spécialistes. Le processus de filtration et de dilution qui sera utilisé « n’est pas nouveau. C’est quelque chose qui existe dans l’industrie », a-t-il ajouté, évoquant des rejets similaires par des centrales en Chine ou en France. Ces rejets seront en petites quantités sur plusieurs décennies. 

11 mars 2011. Un tsunami dévaste le nord-est du Japon. Des vagues gigantesques — parfois plus de 30 mètres — se fracassent sur la côte. À Fukushima, la déferlante ne fait « que » 15 mètres mais c’est suffisant pour mettre hors-service les systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire, provoquant la fusion de trois des quatre réacteurs. 140 tonnes d’eau par jour sont nécessaires à leur refroidissement. Contaminées par les éléments radioactifs, il faut ensuite les entreposer. Aujourd’hui, c’est l’équivalent de 536 piscines olympiques qui dort dans des cuves, soit 97 % de la capacité d’entreposage du site. En 2021, le couperet tombe : ce sera le rejet progressif dans le Pacifique, étalé sur une durée de 40 ans. Bien sûr, pas question de relâcher une eau contaminée.

Des eaux filtrées et en théorie sans danger

Le Japon met au point un système de filtration par absorption permettant de débarrasser l’eau de 62 des 64 nucléides qu’elle contient encore, à l’exception du carbone 14 et du tritium. C’est celui-ci qui inquiète car, lié à des molécules organiques, il peut présenter un risque pour la santé. Zélé, le Japon sollicite l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique. Son rapport, rendu le 4 juillet, estime le projet « conforme aux normes de sûreté internationales ».

Comprenez : la radioactivité de l’eau ne doit pas dépasser les 60 000 becquerels par litre, et la radioactivité des eaux de Fukushima ne devrait pas dépasser les 1 500 becquerels. C’est peu, mais toujours trop pour rassurer la Chine et les nations insulaires voisines. D’après un sondage, 80 % des sud-coréens redoutent les conséquences du rejet de l’opération. Au point que des habitants, affolés, ont décidé de faire des stocks de sel, provoquant une pénurie.

Des réactions internationales  

Malgré le faible risque, l’annonce de rejet de ces eaux a provoqué de vives réactions en Asie. La Chine va par exemple interdire les importations de denrées alimentaires d’une partie du Japon, dont Fukushima, pour des raisons de sécurité. “Il y a une opposition systématique de la Chine vis-à-vis du Japon” nuance Valérie Niquet, spécialiste de l’Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Selon la chercheure, Pékin souhaite avant tout discréditer sur la scène internationale le Japon qu’il juge trop proche des Etats-Unis. “C’est une variable qui peut être activée ou désactivée à tout moment en fonction de ses propres intérêts”, ajoute-t-elle. 

En Corée du Sud, la défiance concerne seulement l’opinion publique et l’opposition du gouvernement. Selon une récente enquête de Gallup Korea, 80 % de la population craindrait ces rejets. Cette peur a même provoqué des manifestations, une grève de la faim et une pénurie de sel de mer dans le pays. Toujours selon Valérie Niquet, même si les Coréens et Coréennes sont toujours méfiants envers le Japon, les réseaux sociaux ainsi que les médias locaux provoqueraient et entretiendraient ces réactions. 

Une opposition existe aussi au Japon. Les communautés de pêcheurs de Fukushima craignent notamment que leurs années d’efforts pour rétablir la confiance des consommateurs ne soient anéanties. “Ici, la crainte concerne vraiment l’image négative de ces rejets plutôt que les éventuels dangers”, précise la chercheuse.

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